Parcours de santé...

Hier était une nuit des plus intéressantes. Remy ne s'était pas ennuyé, même s'il aurait préféré accompagner Gambranth et le petit Peter jusqu'à l'Institut Xavier. Bah, ce n'était que partie remise : avec Cerebro, Xavier pourrait retrouver dès qu'il le voulait, surtout que ces deux mutants ne se quittaient jamais. Du coup, il avait décidé de revenir au club où il avait du abandonner la partie et avait tout misé sur un gros coup. Résultat : les pauvres poires qui avaient osé déposer des combinaisons perdantes avaient eu leur portefeuille allégé assez brutalement. Du coup, il n'avait pas dormi de la nuit et allait prendre la direction de l'institut Xavier pour rentrer à ses pénates pour récupérer un peu. Mais il avait cependant une bonne endurance et il avait décidé de faire un détour en passant par le parc.
Remy était un homme de l'obscur et des petites rues. Ce n'était pas dans ses habitudes de se balader en plein jour dans un parc, mais il en avait besoin pour réfléchir un peu, et...éventuellement croiser Gambranth dans le parc avec son gosse, sait-on jamais. Il marchait tranquillement, regardant à droite et à gauche les passants (les passantes plutôt), lorsqu'il s'arrêta brusquement.

Au milieu de la pelouse, un chemin balisé de fleurs se dirigeait vers le fond du parc. Ce chemin, Remy le sentait, n'était pas une décoration du parc. Il suivait un tracé bien trop aléatoire pour ça. Il regarda fixement le sol et, partout où avaient poussé les végétaux, se trouvaient des empreintes de pas. Son instinct le convia à suivre le chemin, étant persuadé de trouver au bout un mutant.

" Quelle belle journée ! " furent les premiers mots que pensa Jennah en se levant. A ce jour, on pouvait lire sur son planning :

"- déjeuner avec Maman 13h10
- shopping
- NE PAS OUBLIER LE FRAISIER ! ! "

Certes, c'est assez léger, mais une jeune fille de 17ans n'a pas de meeting ou de réunions très importantes. Au moins cela lui permettait de s'organiser et surtout de ne rien oublier, étourdie comme elle est c'est une bonne résolution !
Je vous passe sa matinée banale comme tout le monde en a et vous amène au moment où elle s'apprêtait à sortir.

* Ouvrons le sac. . . clés ? Ok. Déo ? Ok. Crème ? Ok. Stick à lèvre ? Stick à lèvre. . . ? ! ! oh. . . Ah ( ) ! Ok. Je n'ai rien oublié je crois. *

Enfin sûre d'avoir tout sur elle, Jennah passa le pas de la porte et monta dans le taxi. Elle était contente de déjeuner avec sa mère. Celle-ci lui accordait assez de temps en réussissant à la caser dans son propre planning car Jamilla Yanosis était nettement plus occupée que sa fille avec son travail. Pour aujourd'hui, elle avait lutter afin d'obtenir une après-midi, négociant et argumentant. Un déjeuner par semaine avec son enfant et un dimanche, cela n'est pas juste et suffisant. Jennah n'aimait pas le shoping et en faisait que rarement ( le nombre d'heure qu'elle met à choisir une culotte est assomant ) mais elle se forcerait pour sa mère, pour passer du temps avec elle.

Elles devaient se rejoindre dans un restaurant pas loin d'un parc et comme il y avait beaucoup de bouchons, elle décida de s'arrêter à ce dernier plutôt que de faire un énorme détour inutile. En le traversant, elle ne s'était pas rendue compte de ce qu'elle laissait derrière elle tout comme le monde qui l'entourrait. Tout le monde oui, sauf cette petite fille qui la tira par la main.
Jennah baissa la tête pour voir une petite poupée châtain aux yeux noisettes. Elle était si mignone avec ses deux couettes et son regard curieux.

« Madame, je veux aussi pousser des fleurs comme toi ! dit-elle en souriant. »

Lentement, la jeune femme tourna la tête et vit des fleurs aux couleurs vives qui correcpondait trop étrangement au chemin qu'elle avait fait. En plus, cette petite fille ne savait même pas parler.

* Mais je n'en ai rien à faire de la petite fille ! *

« T'y arriveras peut être un jour ! répondit Jennah, trop anxieuse à présent. »

Elle s'éloigna de la petite fille en marchant plus vite et sans se retourner et préféra s'éloigner dans un coin où il n'y avait pas de monde. 13h10. . . elle envoya un sms à sa mère pour s'excuser et éteignit son portable.
Dans son dos, elle sentait une présence étrange. . . elle se retourna et vis un homme d'âge plus avancé que le siens. Il n'y avait rien, ni personne autour et surtout, il avait les yeux rouges.

« Je peux vous aider ? dit-elle autant poliment que froidement. »

Quand elle se montrait désagréable cela ne marchait jamais, c'était comme si elle offrait des fleurs mais ignorant pourquoi elle avait envie d'essayer. Peut-être que lui était spécial.

Il l'avait enfin rattrapée, et, comme il s'en doutait, c'était une femme. Ou plutôt une jeune fille. Très belle, très fine. Une mutante qui faisait pousser les plantes... C'était somme toute normal que quelqu'un qui possède ce pouvoir soit une jolie fleur (imaginez une seconde Logan qui fait pousser des fleurs derrière lui : avouez que ça ne colle pas). De façon générale, les pouvoirs s'accordaient au corps et à la personnalité du mutant. Encore une fois, la logique s'était appliquée, implacable.
Ce ne fut pas immédiatement qu'elle s'aperçut de sa présence. Lorsqu'elle se retourna et que Remy fut dans son champ de vision, elle s'adressa à lui d'un ton qui se voulait être inamical, mais qui ne parvenait pas à cacher sa bonté intérieure. Il afficha un petit sourire en coin, mit ses mains dans ses poches et regarda le chemin de fleurs qu'il avait suivi et qui s'arrêtait aux pieds de la jeune fille. Pas de doute...elle avait un don.

- M'aider ? Non, je ne cherche pas d'aide. J'observais juste. Sans vouloir faire de jeu de mot tiré par les cheveux...Il semblerait que vous ayez la main verte.

Il quitta alors volontairement le chemin de fleur afin de ne pas écraser le moindre pétale.

- Je m'appelle Remy Lebeau. Et quel est le petit nom de Dame Nature ?

Remy alias Gambit avait comme pouvoir le don de charmer, grâce à son regard hypnotique. Parfois, il n'avait pas besoin de ça pour plaire, car il avait l'art et la manière de séduire. En ce moment, en l'occurence, il ne faisait appel à aucun pouvoir, il se comportait de façon fort habituelle. Avec distinction et respect. Le Gentilhomme par excellente (à savoir que ça ne marchait pas toujours. Certaines femmes difficiles sont réticentes !).

Avant qu'il ait répondu, elle savait qu'il ne serait pas vexé du ton qu'elle avait prit. Elle nota que la prochaine fois elle serait moins polie, bien que jouer l'effrontée ne lui allait pas. L'homme à qui elle venait de s'adresser avait les cheveux jusqu'au coup, ce qui ajoutait à l'air négligé qu'il adopta avec ses mains dans les poches. Le sourire qu'il fit en direction du sentier fleuri la mis mal à l'aise au point qu'elle en rougit. Maintenant, elle voyait que les fleurs s'arrêtaient jusqu'à elle, pile sous ses pieds.

Aussi loin qu'elle s'en souvienne, son pouvoir n'avait jamais été aussi fort, cette fois-ci ce fut une révélation pour elle. Jennah ne voulait pas de ces plantes qui lui seraient inutiles. . . elle chassa ses mauavaises pensées et leva les yeux pour regarder l'inconnu. Elle ne l'avait écouter qu'à moitié mais sa dernière réflexion résonna dans sa tête. Avoir la main verte. . . cela avait plus de sens pour la jeune femme que pour n'importe qui d'autre.

Un court instant elle observa son interlocuteur : elle lui donnait 25ans, voir pas plus de 27. Son visage était agréable et ses yeux rouges ne dérangeaient pas plus que cela finalement. Quand elle le vit faire attention aux fleurs de son côté elle eut envie de les écraser. Elle savait qu'il était mutant rien que par ses yeux rouges mais elle ignorait leur charme, elle ignorait aussi le propre charme qu'elle pouvait dégager.

« Je m'appelle Remy Lebeau. Et quel est le petit nom de Dame Nature ? demanda-t-il.
- Jennah, répondit-elle seulement. »

Il n'est pas nécessaire que je dise ici qu'elle est économe sur les mots : une vraie petite fourmi ! Si seulement elle aurait été plus extravertie, elle lui aurait demandé si il était français, avec un nom de famille pareil ça ne trompait pas ( de plus elle apprenait cette langue ), l'aurait questionné sur la couleur de ses yeux ou encore lui aurait demandé des conseils, le pourquoi de cette verdure innattendue, si il pouvait l'aider ? Non, ce fut le silence qui parla pour elle. Malheureusement, son second pouvoir avait une chance sur trois de s'actionner indépendement de sa volonté et en secret de sa connaissance ; elle avait déjà "peur" de Remy, qu'il l'approche ou lui parle. Par instinct, elle fit quelques pas vers l'arrière. Remy avait beau être beau et charmant, Jennah eut malgré tout du mal à "faire la conversation".

« Vous. . . hum. . . vous êtes. . . tenta-t-elle pendant que ses joues s'empourpraient à nouveau. Euh. . . j'ai oublié ce que je voulais dire. . . et puis ces choses, elle déisgna les fleurs du regard, je suis désolée qu'elles vous aient dérangé. »

A présent, elle jouait nerveusement avec ses cheveux d'une main, l'autre effectuait un demi-croisement de bras. Jennah évitait aussi Remy en regardant le sol - il n'y avait rien d'intéressant, à part de l'herbe et des fleurs.

La demoiselle n'avait pas l'air ravie de cette rencontre. C'est vrai qu'il n'était pas forcément rassurant (les yeux couleur de sang n'inspirent guère la confiance, allez savoir pourquoi...) et vraiment trop direct. Les femmes étaient des êtres fascinants mais qu'elles étaient imprévisibles ! En tout cas, elle avait au moins daigné lui répondre et lui dire son prénom. Jennah. Tellement élégant. Il lui allait fort bien. Cela exprimait à la fois beauté et générosité.

Quoiqu'en terme de générosité...les discours n'étaient pas son fort. Etait-elle mal à l'aise ? Probablement. Après tout, elle avait l'air assez jeune (elle devait tourner autour de la majorité) et elle se trouvait dans un parc désert face à un homme dont elle ne savait rien. Et pas forcément de moyen de défense à proximité. Sauf... Sauf si elle pouvait faire pousser plus que des fleurs. Mais son pouvoir semblait inconscient. La façon dont elle parlait en était l'indice flagrant : une accumulation d'hésitations, des pertes de mémoire à court terme (cela arrive quand l'esprit est embrouillé). et puis...dire..."ces choses" ? Bon sang, elle avait un don, on ne pouvait désigner cela par un mot aussi insignifiant que "chose" ! On avait presque l'impression qu'elle avait honte de ce dont elle était capable. Il allait devoir renverser la vapeur.

Loin de changer de comportement, il continua de s'adresser à elle avec le même ton badin.

- Dérangé ? Pas le moins du monde, "mademoiselle". Au contraire, l'adjectif dont j'aurais usé serait plutôt...Charmé. C'est un don élégant que vous avez là...Jennah. Moi même, je suis doté de particularités. Nettement moins agréables que les vôtres, d'ailleurs.

Il fit une pause avant de reprendre la parole.

-C'est même dommage que vous pensiez une telle chose de votre pouvoir. Il est poésie dans un monde de sang.

Il se baissa et ramassa une des plus belles fleurs qu'elle avait fait pousser, et lui tendit.

- Regardez...elle est parfaite. Qui pourrait être dérangé par ça ?

Loin de se moquer d'elle, ce qu'elle craignait le plus, il ne fit aucune remarque sur son comportement, pas plus que sa manière de parler. Au moins Jennah n'était pas irrespecteuse mais elle devrait essayer de se montrer plus détendue. . . impossible. Elle avait essayer de parler, résultat catastrophique, elle devait s'arrêter là. Qui ne tente rien n'a rien, elle devait continuer. Ou s'arrêter. Cessons ce stupide dilemme et revenons à la scène.

Quand il la désigna par "mademoiselle", elle ne saisit pas tout de suite ( niveau langues étrangères elle devait s'améliorer ) puis elle s'était rendue compte que c'était du français. Après tout elle n'était peut-être pas si mauvaise, mais elle ne lui dit rien en retour ( son accent n'était pas bon, elle ne tenait pas à se ridiculiser ).

Ce fut lorsque Remy parla de ses dons que les yeux de Jennah eurent un semblant d'éclat, elle leva les yeux et fit une nouvelle tentative de parlote :

« Ah oui ! Quels sont-ils ? le coupa-t-elle mais elle n'insista pas, le laissant continuer. »

Elle dut se contenir, par convenance et pour ne pas être envahissante. Elle n'était pas bavarde mais quand un sujet l'intéressait, elle essayait d'en savoir le plus.
Surprise que son pouvoir puisse être aussi bien vu, elle laissa continuer. Il est vrai que c'est assez joli et mignon de faire sortir de nul part une marguerite ou un bouquet de rose. Certains ont des pouvoirs dévastateurs alors que elle, il s'agissait de création. . . et quelle agréable création !

Il cueillit une fleur assez belle, une de celle qu'avait fait pousser Jennah. Elle la regarda avec un air triste puis écouta Remy.

« [ . . . ] Qui pourrait être dérangé par ça ? interrogea-t-il.
" Moi, monsieur", dit-elle expressément en français, afin qu'il comprenne que depuis le début elle l'écoute et est attentive à ce qu'il dit, mais peut-être pour qu'elle soit mieux écoutée ? Je ne sais pas les controler, je ne sais même pas quoi en faire. Vous devez surement contrôlez vos. . . vos pouvoirs, mais ce n'est pas mon cas. »

Jennah planta son regard perdu dans les yeux de Remy. Elle voulait rajouter que si ça se trouve, elle serait reniée de sa famille, ou qu'elle attirerait les mauvais regards sur elle et la haine des non-mutants, mais elle voulait avant tout lui demander comment lui, il faisait pour vivre "ça".

Cette jeune fille avait du caractère ! Remy appréciait beaucoup ce genre de comportement. Et en plus, elle semblait lettrée, ce qui acheva de séduire le jeune homme. Mais malgré cette force intérieure, elle restait décontenancée par la nature de son pouvoir. Elle ne devait même pas comprendre d'où cela venait. Le X - man était content d'être tombé sur elle le premier. Bien que le pouvoir de la jeune fille ne semblait pas particulièrement destructeur (à part faire pousser des orties), il fallait toujours se méfier de certains mutants qui voulaient s'emparer d'autrui pour des intérêts peu enviables. Le nom de Sinister résonnait douloureusement dans la tête de Remy ; il se dépêcha de rejeter ces pensées loin de son esprit. Pour le moment, il était surtout important de s'occuper de cette femme. Et de la rassurer.

- Ah...le contrôle...On veut toujours avoir le contrôle...Mais ce n'est pas si simple, "demoiselle"!

Il avait parlé encore une fois en français, mais cette fois-ci volontairement, par clin d'oeil pour l'expression que Jennah avait usité.

- Je vois que vous parlez un peu le français. C'est plaisant, de moins en moins de monde aux Etats Unis en ont reçu l'enseignement.

La jeune fille le regardait droit dans ses yeux. Est-ce qu'elle se doutait une seule seconde que ce qu'elle ressentait se reflétait comme dans un miroir chez le mutant aux yeux rouges ? Bien sûr, Gambit n'était pas un télépathe (à vrai dire, il n'aimait pas trop ça), mais lire dans les yeux permettait souvent de percer à jour les émotions des autres. Et ce qu'il avait découvert dans les prunelles de Jennah était la peur, le stress, la tristesse, l'incompréhension. Elle devait se sentir coupable d'avoir des capacités qu'elle ne comprenait pas. Il est toujours difficile de découvrir ses pouvoirs puis de les domestiquer. C'était encore pire lorsque cela concernait ses proches du mutant. Une mère aimante pouvait, face à un mutant, devenir un monstre d'égoisme.

- Ne vous attendez pas à ce que je vous dise que c'est facile. C'est lent d'en arriver jusqu'à mon niveau de maîtrise.

Il avait dit cela avec un ton charmeur,tout en passant ses doigts dans les cheveux.

- Ce qu'il faut juste savoir, c'est que c'est réalisable. Ce que vous voyez là, faire grimper les plantes, n'est qu'une infime partie de vos capacités. J'en suis certain. Mais vous savez, un jour, effectivement, vous pourrez contrôler votre pouvoir. Et vous pourrez choisir de faire pousser des capucines plutôt que des pisselits. C'est plaisant, non ?

Assez d'humour pour le moment, Remy décida d'engager la conversation sur un ton plus sérieux. Cette fille avait peur, et sensiblement ses propos ne la détendaient pas vraiment...

- Tout m...Toute personne possédant un pouvoir quelqu'il soit peut le contrôler, du moment qu'il n'est pas seul. Avez-vous déjà entendu parler de l'Institut Charles Xavier ?

Oui, toujours le controle, on aime savoir, comprendre et manipuler pour atteindre la satisfaction. Voilà ce qu'est pour Jennah le controle, et elle ne l'avait pas ! Toutes situations qui lui échapaient avaient des tendances à la troubler, ce qui est assez énervant et amène souvent à l'étourderie.

Une fois de plus, il utlisa un mot français. Heureusement qu'il ne conversait pas en cette langue, l'accent de l'adolescente est à revoir lui aussi. Elle devrait peut-être revoir ses cours par moments mais pour l'instant, elle n'y voyait pas l'intérêt, comme il le disait peu de personne reçoive l'enseignement de cette langue aux Etats-Unis. Elle y repenserait lorsqu'elle aura un voyage à préparer, au moins elle conservait le numéro de son professeur.

Revenons au controle. . . mauvaise nouvelle ! Entraînement et patience au programme ! Saurait-elle perdurer ? Jennah s'essoufflait d'avance. Forte, elle tiendrait, seulement il était mieux de parvenir à ses objectifs sans efforts. Lorsque le jeune homme passa sa main sa main dans ses cheveux, elle ne s'empêcha pas de penser une seconde fois qu'ils étaient beaux, et chose nouvelle, qu'il avait une assez belle voix.

La jeune femme baissa les yeux, honteuse d'avoir eu de telles pensées et surtout au sujet d'un homme. De nos jours, les jeunes filles s'affichent ouvertement avec des garçons, riant avec eux sans problèmes. Ces joyeuses bandes ne faisaient rien de mal, ne se risquaient à rien, mais l'éducation de Jennah lui "interdisait" de parler avec quelqu'un du sexe masculin. Et si ses frères la voyaient, ou un proche ? Inutile de vérifier, dans ce coin là du parc personne ne venait. Elle se rassura puis se concentra sur les paroles de Remy.

Un peu de joie vint en elle ; et si elle pouvait utiliser ses pouvoirs comme elle le désirait, l'améliorer même, ne serait-ce pas mieux ? ( Quand elle serait à la retraite elle aurait même un potager ! ) Peut-être que sous ces stupides fleurs il y avait plus. Quoi, elle le découvivrait plus tard, ou peut-être qu'il n'y avait rien à découvrir. Encore inquiète, elle ne pouvait rire de la blague du X-Man, cet humour ne convenait pas à son humeur. Il se reprit et dit d'une voix plus sérieuse :

« Tout m...Toute personne possédant un pouvoir quelqu'il soit peut le contrôler, du moment qu'il n'est pas seul. Avez-vous déjà entendu parler de l'Institut Charles Xavier ? »

La jeune femme nota l'hésitation sans chercher à deviner ce qui aurait du être à la plac, fouillant sa mémoire. L'Institut Xavier n'était-il pas un lycée assez demandé ? Bourgeois peut-être ? Ou encore une école française ? Le nom de faisait pas américain. Mais qu'est-ce qu'une école française ferait dans une discussion ?

« Non, je ne connais pas, mais si je comprends c'est un endroit où l'on apprend à se servir de. . . où on apprend à se controler. »

Après une réflexion logique, elle n'avait pas trouver autre chose. Il faudrait quand même qu'elle fasse des efforts de vocabulaire, certains mots la bloquaient encore.

Nombreuses étaient les personnes qui ne connaissaient pas l'institut Charles Xavier, et c'était tant mieux. Pour des raisons de sécurité par rapport aux humains. Par contre, tous les mutants (ou personnes ayant eu un contact avec eux) pouvaient en avoir entendu parler. Visiblement, c'était le cas de Jennah, mais il semblait qu'elle ignorait encore beaucoup de chose sur elle et ce qui l'entourait. Il allait falloir combler cette lacune,n pour son bien. Remy décida d'opter pour ce qui n'est pas forcément la meilleure des solutions : la franchise.
Il s'exprima sur un ton particulièrement badin et désintéréssé, ton complètement à côté de la plaque vu l'importance de ce qu'il allait dire.

- L'institut Charles Xavier n'est pas une école comme les autres. C'est un lieu réservé aux surdoués. Ca, c'est le terme générique qu'on attribue aux élèves à mot couvert, tout cela dans le but de dissimuler aux yeux des autres notre nature.

Il sortit d'une poche extérieure de son manteau une série de trois cartes de jeu, et les fit voler d'une main à l'autre.

- Ce que nous sommes, j'ai failli le dire tout à l'heure sous un terme que je ne ne trouve pas particulièrement esthétique. Les mutants. Contrairement aux simples hommes, certains ont évolué et ont développé des pouvoirs spéciaux. Comme faire pousser des fleurs....

Il chargea les trois cartes qu'il envoya sur un paquet vide de Happy Meal qui avait été jeté négligemment à terre. Une explosion de petite taille s'en suivit, et lorsque la fumée s'apaisa enfin, il n'y avait plus rien....

- ... ou transformer des objets du quotidien en bombes ambulantes. Les personnes comme vous et moi, il y en a beaucoup, et certains ont des pouvoirs vraiment impressionnants et dangereux. D'où l'importance pour eux d'apprendre à les contrôler. Et c'est là que l'institut Xavier intervient.

Il n'avait pas l'intention de parler des x men. Pas pour le moment. En général, seuls les nouveaux qui entraient dans le château qui cachait l'institut en étaient informés.

- Je n'ai rejoint l'Institut que depuis peu, mais je peux vous dire que là bas...il y a des "mutants" exactement dans votre cas. Rassurez vous, Jennah, vous n'êtes pas seule.

La description que faisait Remy à Jennah ne lui disait rien. Aucune école pour surdoué n'étaient parvenues à ses oreilles ou alors c'est qu'elle n'y avait pas fait très attention. Elle avait de bonnes notes à l'école mais de là à se dire surdoué, ce serait exagéré, elle se demandait pourquoi il en parlait, et toujours de manière négligente, comme si un surdoué n'était rien de plus en ce monde.
Il sortit quelques cartes de sa poche. Pour y jouer ? Jennah appréciait les jeux de cartes mais il lui semblait que ce n'était pas le moment, et puis ce ne devait pas être pour ça. Et effectivement, ce n'était pas pour ça ; la carte explosa dans un carton, ce qui la fit un peu sursauter de surprise.

Alors c'est un "mutant" ? Et elle aussi. Elle connaissait la mutation d'une bactérie, être muté dans un travail, mais il y avait aussi des mutation sur l'être humain ? Elle s'y perdait et plus il en disait, plus elle voulait en savoir. Les questions ne faisaient que bouillir, lui brûlant presque la langue, bien qu'elle préféra le laisser finir.

L'explosion de tout à l'heure ne laissa derrière elle. . . elle ne laissa rien pour tout dire, uniquement un nuage de fumée qui se dissipait dans l'air.

« C'est impressionant ! murmura-t-elle. »

Elle reporta son attention sur la fin des paroles de Remy. Surtout la fin. Elle aimait être seule, la solitude lui plaisait énormément, seulement il est de cas où c'est réconfortant de savoir qu'il y en a d'autre comme vous, que vous n'êtes pas la seule bizarrerie à regarder. Elle soupira de soulagement, la main sur le coeur. Il y avait trop de choses qu'elle ne savait pas, certaines lui remontaient énormément le moral.

« Vous me rassurez. . . Mais ils sont tous comme ça ? Ils aident souvent ? Je veux dire les mutants ? »

Si tous les mutants aident ? Euh...non....la carrière de philanthrope n'était pas choisie par tout le monde. C'était comme pour les êtres normaux, en fin de compte. C'est pourquoi il fallait prévenir cette jeune femme au plus tôt.

- Et bien. pas tous. Vous êtes bien tombée en me rencontrant.

Il avait envie de dire que c'était avant tout parce qu'il était beau garçon, mais le moment était sérieux.

- Vous avez des mutants qui utilisent les pouvoirs des autres et les leurs pour venir à des fins peu enviables. Comme détruire les hommes normaux...les non-mutants. D'autres mutants luttent pour la justice partout et toujours, quelque soit la personne.

Bon sang que la phrase "ils luttent pour la justice" faisait naïve et rose bonbon. Mais c'était bien ce que faisaient les X men en général : aider les autres. Le professeur X avait été très clair là dessus : on laissait tomber ses opinions personnelles lorsqu'on entrait dans la grande famille des protégés de Xavier.

- Le problème est que justement, les premiers mutants dont j'ai parlé recherchent à tout prix de nouveaux membres, et ce parfois par la force. La loyauté n'est pas réservée à tout le monde.

Il en savait quelque chose.

- Je ne dis pas cela pour vous forcer la main. Ce n'est pas cela. Mais je vous conseille d'être prudente.

Cette fille était déjà bien tendue, mais tant pis s'il avait du en rajouter une couche : mieux vallait prévenir que guérir. La Confrérie avait toujours des projets secrets sous la main.